Objectifs
La Ville de Soignies a racheté l'ancien bâtiment de la gare de Neufvilles donnant sur la place de la gare. Son ambition est d'intervenir sur le bâtiment, mais de combiner cette transformation avec un réaménagement de la place. Le projet entend transformer le centre de la localité en un lieu plus vivant, convivial, qualitatif et agréable. Il propose aux différents usagers (riverains, utilisateurs du chemin de fer et du bus, automobilistes et cyclistes) une reconfiguration fonctionnelle du site.
Le projet Caulier propose une vision globale : les deux volets sont prévus de paire, fonctionnant et dialoguant entre eux. D'importants travaux de gestion des eaux étant prévus, il s'agit d'une opportunité pour repenser et proposer de nouveaux aménagements à cet espace public. De même, le projet donne une nouvelle vie au bâtiment en instaurant des nouvelles fonctions et usages à ce bâtiment actuellement vide. Les différentes interventions permettent le maintien du folklore local, et notamment la tenue du festival de la Gage.
Du point de vue du réaménagement de la place, un des objectifs concerne la définition spatiale du fonctionnement et des usages, permettant une cohabitation harmonieuse des différents usagers du site.
En vue du développement du vélo et de sa promotion du point de vue touristique, du stationnement couvert et sécurisé, de même que différents équipements (bornes de rechargement, réparation, etc.) s'organisent autour de la place.
Enfin, l'ambition du maître d'ouvrage est de transformer cet espace entièrement minéralisé, en le végétalisant de manière conséquente. Cet apport de verdure s'accompagne d'une reperméabilisation du sol. Le projet de transformation de l'ancienne gare de Neufvilles et ses abords prend en compte l'ensemble des usagers du site, actuels et à venir.
Reconversion de l'ancien bâtiment de gare
Pour l'ancien bâtiment de la gare, la volonté du maître d'ouvrage est de transformer l'étage et l'espace sous combles en logements en gestion publique. L'espace et la hauteur disponibles, ainsi que la rigoureuse symétrie du bâtiment permettent l'implantation de deux logements.
Les logements disposent d'un accès distinct depuis l'extérieur. En ce sens, une baie est percée dans le pignon nord-est, donnant sur un hall d'entrée commun, où est installé un nouvel escalier.
Au premier étage, les murs porteurs sont conservés, moyennant quelques adaptations de baies. La circulation est naturellement positionnée du côté des rails et les espaces de vie du côté de la place. Cette organisation représente la meilleure disposition du point de vue acoustique. Dans chacun des deux logements, les séjours, cuisines, salles de bain et chambres enfant se trouvent au premier étage. Dans l'espace sous combles, on trouve la chambre principale.
Pour des raisons structurelles et d’insonorisation, les planchers existants sont remplacés par de nouveaux planchers en poutrains-claveaux, placés au même niveau que les planchers existants.
Au rez-de-chaussée s'ouvrant sur la place, une salle polyvalente servira dans le cadre des différentes activités accueillies sur la place. Le mur de séparation entre l'ancien local du chef de gare et l’ancien hall de gare est démoli et remplacé par deux colonnes, dans lequel prend place la salle polyvalente. En outre, un local dédié à l'utilisation du vélo trouve également place au rez-de-chaussée, améliorant la multimodalité du site.
L'intervention la plus marquante concerne l'installation d'un auvent métallique multifonction. Sa position apporte une couverture et suggère l'entrée de la salle communale du rez-de-chaussée. Sa largeur permet son utilisation comme couverture de l'arrêt de bus.
De plus, il permet un passage couvert vers les quais, et sa structure démarque l'espace dédié au vélo. Symboliquement, il réinterprète de manière contemporaine l'auvent, de nos jours démoli mais ayant existé en façade arrière du bâtiment originel.
En ce qui concerne l'enveloppe extérieure du bâtiment, elle est préservée et mise en valeur. En toiture, rénovée à l'identique, quatre fenêtre de toiture sont placées dans le versant du côté de la place. Le pignon sud-ouest est, quant à lui, percé pour recréer un œil de bœuf identique à celui présent sur le pignon nord-est. Cette intervention est réalisée de manière à créer un apport de lumière identique dans chacun des deux logements.
Aménagement de la place
Au niveau de l'aménagement de la place, l'espace piétonnier est considérablement agrandi. Celui-ci se positionne naturellement au niveau du parvis du bâtiment de gare. Il fait office de connexion naturelle avec et entre les transports en commun. En effet, il permet des accès vers les quais situés à l'arrière du bâtiment, et le passage sous voies. Il est aussi en lien direct avec l'arrêt de bus. Le caractère multimodal de la place se retrouve renforcé et les connections plus aisées.
La place s'aménage de plain pied, à l'exception du parvis de l'ancien bâtiment de gare, qui est légèrement surélevé. Cela permet d'une part de créer une bordure au niveau de l'arrêt de bus, ce qui facilite la montée à bord. D'autre part, cette surélévation renforce la sécurité des piétons aux abords de l'ancien bâtiment de gare. Sur le reste de la place, la délimitation des espaces piétons/automobiles se fait au travers de potelets bas.
Du point de vue automobile, la circulation est définie et délimitée à un axe de connexion entre la rue Caulier et le chemin des Errauves. Au travers d'un revêtement en pavés à joints fermés, l'automobiliste est amené à ralentir lorsqu'il pénètre sur la place, augmentant la sécurité de l'ensemble des usagers.
En ce qui concerne le stationnement, il est quant à lui réorganisé et délimité. Il est reparti en trois endroits; 14 places le long des habitations, 4 places au niveau de l'arrivée du Chemin des Errauves, ainsi que 3 places devant l'ancien café « La Cigale ». Les places de stationnement se matérialisent par des surfaces en pavés drainants, de même que l'arrêt de bus.
Du côté nord-est de la place, un espace permettant le retournement des bus, ou des autres véhicules s'aménage en cercle autour d'un espace végétalisé dans lequel des arbres haute tige sont plantés.
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Végétation et mobilier urbain
Dans l'axe de la rue Caulier, un mât lumineux est positionné à proximité de l'entrée vers le passage sous voies, créant un appel et démarquant l'entrée de ce passage. Outre le mât, de nouveaux luminaires prennent place sur le pourtour du site. En terme de mobilier urbain, plusieurs bancs sont installés aux alentours de la façade principale de l'ancien bâtiment de gare.
L'apport de végétation sur la place est de différents types :
- La végétation arbustive plus dense et plus haute s'implante sur les côtés. Du côté de l'entrée sur la place depuis la rue Caulier, deux « poches » de végétation resserrent visuellement l'espace et induisent, ainsi, un ralentissement de la part des véhicules motorisés.
- L'utilisation conséquente de pavés drainants joue aussi bien un rôle visuel en contribuant à la verdurisation de l'espace, qu'écologique (revêtement de sol perméable).
- La plantation d'arbres en cépées permet de créer un filtre visuel préservant ainsi l'intimité des habitants.
Réalisations
En ce qui concerne la place, le projet permet une nette amélioration de vue vis-à-vis de la situation antérieure. De plus, il offre aux habitants de la localité un espace convivial et agréable à s'approprier au fil des évènements qui y seront tenus.
Quant à l'ancien bâtiment de gare, il permet l'insertion d'une fonction pour laquelle il existe un véritable besoin. De surcroit, le réinvestissement de cette construction vide permet de faire l'économie financière, matérielle et écologique qu'entraînerait la construction de nouveaux logements collectifs.
Au travers de ces différents points, le projet répond aux objectifs de la Ville de Soignies, ainsi que de la Région Wallonne en termes d'aménagement du territoire et d'urbanisme.
